On ne dormira jamais

À tout moment, le bizarre peut fissurer la réalité quotidienne. C’est ce que découvre le directeur de L’Hôtel, un institut médico-légal, en acceptant une étrange proposition : abriter dans sa morgue un club clandestin.
Aux frontières de la ville, dans ce lieu immense et déroutant, commence alors la lente dépravation de son institution et le récit de son propre effondrement mental. Joie, quête de divertissement, oubli et angoisse cohabitent dans la chambre froide. Les limites s’estompent entre mort et vivant, humain et animal. Quand, au dehors, le « mal jaune » s’abat sur la ville et se propage, les cadavres s’amoncellent à L’Hôtel. Ajoutez des meurtres et quelques lapins nains : que la fête (des morts) commence ! Avec ce roman d’anticipation sociale baroque, Bruce Bégout nous entraîne au bout d’une décomposition totale : celle des corps, des identités et du récit. Car dans ce conte philosophique macabre, c’est bien la Mort, celle que l’on nie et refoule à la frontière de la ville, qui règne en grande maîtresse des métamorphoses.
En chroniquant la mutation d’une morgue en boîte de nuit clandestine, Bruce Bégout et le collectif Crypsum interrogent la place de la mort dans la société du spectacle et des loisirs.